1. l’opinion publique est faillible

Descartes disait « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » (en y mettant un peu d’ironie aussi), et il est vrai que pour de nombreux sujets, il suffit de réfléchir un peu, d’avoir « un peu de bon sens »

L’opinion publique – ou ce qu’on appelle le “bon sens” – est sensé et raisonnable dans d’innombrables domaines. La sagesse est souvent simple.

Mais elle véhicule aussi un grand nombre de préjugés, de jugements arbitrairesde valeurs douteuses, de principes non établis. Chercher des exemples de chaque

Le recours plus constant à l’image, le développement des réseaux n’aide pas à se forger une opinion saine. Les nouveaux moyens de communication ont même tendance à renfermer les individus sur leurs préjugés, à ne plus consulter que ce qui abonde dans leur sens. Pour la tradition philosophique, il faut se méfier de l'opinion, il y en a qui sont saines, mais d'autres qui sont nocives : "croire savoir alors que l'on ignore telle est l'opinion qui cause des maux, l'opinion coupable" Platon

C'est pour cela que le pire ennemi de la philosophie c'est le dogmatisme, et surtout le fanatisme qui est sa version violente.

La discipline, en tant que philosophie apprend à examiner calmement les arguments, dans leur diversité, à les soumettre à leur possible incohérence, ou tout simplement aux faits.

L’opinion commune  c’est ce que pensent les gens lorsqu’ils n’ont pas examiné leurs pensées, la philosophie apprend à les soumettre à un examen.

Exemples:

 

 

 

2. Des questions radicales.  

Les questions communes en supposent d’autres, ou sont sans réel intérêt

Exemples de questions communes : pourquoi x a-t-il plus que y ? Pourquoi est-on plus indulgent avec l’autre qu’avec moi. D’autres exemples ?  

Questions radicales : La vie a-t-elle ou non un sens ? Qu’est-ce qui est juste ou injuste ? Quelle société serait la meilleure ? Quelles relations vivre avec les autres ? Qu’est-ce que la vérité ?

Voilà le type de méditation proprement philosophique.

Ces questions chacun se les pose à un moment donné mais la plupart du temps l’interrogation reste sans réponse ou bien la réponse véritable est remplacée par des réponses toutes faites qui viennent du milieu, de l’origine sociale et familiale, bref de l’inertie.

La société a même tendance à condamner ce questionnement parce qu’il est improductif ou « prise de tête ».

La philosophie considère ces questions, elle cherche à les analyser c’est-à-dire à les diviser en questions multiples pour réduire la difficulté : elle ne va pas par exemple directement demander « quelle relations vivre avec les autres » mais « comment distinguer une amitié véritable ?  Et lui opposer l’amitié intéressée par exemple (comme le fait Aristote) Comment distinguer l’amour de la passion ? etc.

  

 

3. Nous ne savons pas bien ce qui se passe en nous.

Nous aimons une chose, nous en détestons une autre, mais nous ignorons quelque chose : pourquoi ? « Nous ignorons les causes qui nous font agir » dit Spinoza, d’où un grand nombre d’erreurs : nous prenons souvent pour des évidences ce qui n’est que le fruit d’un conditionnement. Nous disons « c’est comme ça » ou bien « c’est normal » ou encore « c’est la nature », mais c’est insatisfaisant. Pourquoi par exemple ai-je  telle orientation sexuelle, telle opinion politique, telle aversion pour une attitude ou une autre. Pourquoi croyons-nous à certaines choses ?  Pourquoi nous mettons-nous en colère ?

La philosophie permet d’examiner nos propres pensées, nos propres habitudes mentales, la façon dont notre esprit fonctionne, c’est l’une des formes de ce qu’on appelle une méditation- Cela s’appelle la réflexion - à les analyser. Elle change la brutalité d’une émotion en la cohérence d’un discours, en ce sens elle a été la première des psychothérapies, et la psychanalyse par exemple, est nettement dérivée de la philosophie.

  

 

4. Nous avons des idées confuses sur ce qui nous rendra heureux.

Tout le monde cherche à être heureux « jusqu’à ceux qui vont se pendre » dit Pascal (425),

Notre recherche du bonheur est souvent manipulée par des individus qui n’ont aucun intérêt à notre bonheur : dans une société de consommation de nombreuses personnes ont intérêt à ce que les citoyens recherchent le plus de satisfactions matérielles, à ce que nous recherchions les consommations les plus valorisantes auprès d’un groupe, mais ce n’est pas une collection d’objets qui rend heureux.

L’opinion commune va aussi correspondre à des préjugés : une société va peut-être privilégier le romantisme d’un type d’existence sans examiner les risques « va au bout de tes rêves », « il faut suivre sa passion » « il faut savoir prendre des risques » ! De tels conseils exaltés, de telles mises en avant des excès peuvent séduire, mais ils peuvent aussi entraîner les individus à oublier l’examen de leurs véritables chances de bonheur.

Nous sommes résolus à essayer d’être heureux, mais nous nous trompons régulièrement dans notre recherche.

La philosophie peut permettre de réfléchir sur ce qu’on veut vraiment, sur ce qui peut nous aider à mieux vivre et, dans la mesure du possible, d’éviter certaines voies malheureuses.

 

  

5. La réflexion n’est pas spontanée

L’ensemble des disciplines peuvent apprendre des connaissances, elles peuvent aussi, bien sûr apprendre à réfléchir, mais la philosophie est la véritable discipline d’une pensée logique et de la réflexion.

La pensée n’est pas spontanément logique, elle est associative, la philosophie aide à remplacer cette inertie par la discipline d’une logique.

La réflexion doit être distinguée de l’intelligence ou de la connaissance. On peut être savant sans réfléchir, intelligent sans effectuer ce retour sur soi-même.

Examen de la nature de la réflexion.

Qu’est-ce qui fait réfléchir ?

 

 

 

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