METHODE DE DISSERTATION

 

 

 

 

 

Intro: Ce que n'est pas une dissertation:

 

Pas une discussion concernant l'opinion

 

Pas une dissertation d'histoire de la pensée.

 

Ce n'est pas un exercice scolaire visant à vérifier des connaissances.

 

La Dissert. est un exercice précis visant à établir quelque chose à propos d'une question donnée.

 

C'est donc un moyen de montrer comment on pense =>

 

La richesse d'une pensée vient autant de la démonstration qui l'amène que d'elle même, une affirmation n'est rien sans démonstration.

 

Pas de dissertation type mais réponse à certaines règles.

 

Dernière remarque générale: Sérieux de l'exercice adulte : importance de la dissert.

 

 

 

 

 

Préambule  LE SUJET :

 

  

 

Il est ce qui permet de savoir ce qui est demandé. impératif. de le prendre en compte exclusivement et exhaustivement. Le plus grave défaut est le hors sujet Le sel moyen d'éviter le hors sujet est de toujours conclure PAR RAPPORT AU SUJET à la fin de chaque démonstration

 

Hors sujet de 3 types :

 

- Ne pas traiter tout Ex. pour lorsque il y a une ambiguïté (par exemple un génitif subjectif.) « Peut-on admettre une critique de la science ? » « y a-t-il un jugement de l’histoire ? »

 

- Traiter plus : Pour un sujet du genre " Peut on être libre sans être conscient " traiter le sujet : "l'homme peut-il être libre ?"

 

- Traiter autre chose.

 

 

 

 

II LE TRAVAIL PREPARATOIRE .

 

Début d'élaboration 

Le but de ce travail va consister à considérer plusieurs aspects du sujet, à ne pas laisser la question entière. On commence par compiler rapidement quelques éléments : 

 

- une réponse naïve parfois

 

- Idées personnelles

 

- Souvenirs

 

- Les variateurs possibles : Le plus simple est souvent le point de vue individuel et le point de vue collectif Ex: peut-on vouloir oublier ? 

 

 

 

Surtout analyse de sujet. Le but de ce travail au brouillon c’est de trouver une problématique. Elle peut consister dans les difficultés que représentent chaque position. Par exemple "l'art peut-il se passer de règles ?" si on répond non, alors il faut les trouver, si on répond oui, alors comment distinguer l'art de ce qui n'en est pas . 

 

On peut également construire la problématique sur les différents aspects de la question. Le but est de considérer plusieurs aspects. C’est l’analyse qui va le permettre.

 

 

 

Analyse du sujet

 

 Analyse de la relation interne au sujet

 

Parfois le rapport est directement donné.

 

EX:" Liberté et égalité sont-elles opposées ou complémentaires." Parfois il est nécessaire de le chercher.

 

- L'identité:

 

L'intérêt général est-il la somme des intérêts particuliers ?

 

L'un de concepts peut alors

 

            * être plus (X n'est-il que ? )

 

            * être moins (Parvient-il à satisfaire la somme... ? => possibilité d’égalité)

 

            * Etre autre (en quoi X se distingue de Y )

 

- La condition

 

            * condition nécessaire ( ce sans quoi le concept ne serait pas ce qu'il est )

 

" Dois-je penser pour être un homme "

 

* Suis-je encore un homme si je ne pense pas ?

 

" faut il être spécialiste d'un domaine pour en juger "

 

            * Condition suffisante:

 

" Suffit-il d'être différent des autres pour être soi même."

 

- La possibilité 

 

" Peut-on se libérer du passé ? "

 

Se divise souvent en 2 questions " est-il possible de "

 

                                                                          " Doit-on

 

"(est-il possible légitimement) ex: peut-on oublier notre histoire

 

- La compatibilité

 

- Peut-on trouver à la fois deux concepts: "Puis-je être libre et me soumettre au lois "

 

=> La soumission à la loi est-elle compatible avec ma liberté ?

 

- incompatibilité: " l'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ? "

 

- Généralité ( d'une implication, d'une identité etc.)

 

ex: L'apparence est-elle toujours trompeuse ? => Affirmation: l'apparence est trompeuse

 

question le caractère trompeur s'applique-t-il à toute apparence ?

 

Y a-t-il des apparences qui ne trompent pas ?

 

Attention aux affirmations implicites dans les questions

 

Ce qu'affirme un sujet du type: " pourquoi dois-je respecter la personne ? " : qu'il faut respecter la personne. Pas question donc, de mettre ça en doute.

 

 

 Analyse de notions:

  

Détermination de la notion opératoire.

 

Savoir sur quelle notion porte vraiment le sujet, laquelle est le réel objet d'étude. 

 

L'autre notion fonctionne alors comme une aide. ex : Peut-on obéir et être libre, c'est l'obéissance qui est la notion opératoire, c'est en considérant ses différents aspects que l'on pourra envisager une réponse. 

 

Moyens de l'analyse:

 

- L'étymologie

 

- les notions proches Ex: Pour vérité notions proche = véracité

 

- La ou les définitions

 

Ex: Définition de la définition -> En compréhension ou en extension

 

Ex; " Est-ce la conscience ou l'inconscient qui définit mieux l'homme ?" On voit dans cet exemple que la problématique est assez simple : il suffit d’envisager les problèmes que peuvent poser chacune des deux définitions possibles.

 

- Les expressions de la langue ordinaire Ex. Avoir mauvaise conscience

 

Pour: " la parole est-elle un acte ? " -> " Il y a un temps pour parler et un temps pour agir "

 

- Les notions opposées Ex opposé de bon méchant ou mauvais ? ou l'inhumain.

 

Après l'analyse aboutir à une thèse.

 

 

 

II/ CONSTRUIRE LE PLAN (toujours au brouillon)

 

Si on n’est pas parvenu à une analyse précise, on peut considérer un « certes » et ensuite un « cependant ». Le plan restera assez manichéen mais plus acceptable qu’une contradiction.

 

-          On peut plus rigoureusement parcourir le champ des domaines : considérer la validité d’une proposition en politique, esthétique, morale etc.

 

-          On peut aussi envisager des cas ou des types (dans quel cas par exemple serait-il légitime d’obéir à la loi ?)

 

-          Le plus simple est de considérer plusieurs aspects du sujet en fonction de l’analyse.

 

La forme du discours doit être toujours la même

 

-          Une tentative de réponse à la question posée.

 

-          Une argumentation démonstrative (plusieurs arguments sont possibles)

 

-          Exemple

 

-          Conclusion

 

 

 

Transition : consiste à montrer un aspect du sujet que l’on n’a pas encore considéré.

 

 

 

 

 

 

 

III/ LA REDACTION

 

           

 

 

 

A/ L'introduction:

 

 

 

1) Amener le sujet

 

 

 

- Il Faut :

 

            Essayer de montrer que la question se pose. Le mieux est de relever un paradoxe (par exemple le fait qu’on pose une question à laquelle la réponse serait évidente)

 

Ex : peut-on ne pas respecter l’autre ? ou Peut-on ne pas être soi-même ?

 

- Il ne faut pas: Amener le sujet par des généralités: De tout temps

 

 

 

2) Poser le problème.

 

Par exemple celui de la pertinence d'un point de vue intérieur au sujet: Est-il préférable de considérer la raison comme objet ou sujet possible de la haine ?

 

Est-il plus pertinent de définir l'homme en compréhension ou en extension ?

 

- Le problème doit être le même que celui posé dans le devoir, il doit prendre en compte rien que le sujet et si possible tout le sujet.

 

- Il doit suivre le type d'interrogation posé dans le sujet.

 

- Un sujet qui a pour but de déterminer un rapport ne doit pas être de la forme X est P

 

3) Annoncer le plan.

 

Nécessité que le plan soit construit.

 

Conseil annexe: L'ensemble de ces opérations, de la lecture du sujet à la rédaction de l'introduction doit prendre environ 1h30

 

 

 

 

 

            B/ Le développement

 

 

 

1) Règles générales:

 

La rédaction doit suivre le plan => Toute affirmation doit être justifiée, tout passage d'une partie à une autre doit être nécessaire: C'est le rôle de la transition.

 

Le mouvement du devoir doit aller du moins philosophique au plus philosophique.

 

 

 

2) Les illustrations: Exemples citations définitions

 

 

 

a) Les exemples: Faits concrets illustrant des idées abstraites.

 

Pas absolument indispensables mais très utiles.

 

- Règles d'usage:

 

            Exploiter et analyser tout exemple

 

            Marquer toujours la relation de l'exemple à l'idée.

 

- Défaut à éviter:

 

            Donner un exemple isolé sans argumentation: Un exemple ne possède pas le statut d'une argumentation, un argument d'autorité est un non-sens.

 

            Donner une série d'exemples : Si une idée est déjà illustrée par un exemple, un second est superflu.

 

 

 

b) Les citations

 

Comme l'exemple la citation n'est pas un argument d'autorité.

 

- Règles d'usage:

 

            Une citation doit toujours être en rapport direct avec ce qu'elle illustre

 

            On doit toujours aller du problème à la citation et non l'inverse.

 

            Elle est un outil, jamais une fin en soi.

 

 

 

c) Les définitions:

 

Une définition doit toujours être construite, jamais elle ne doit être affirmée lorsqu'elle concerne la notion en question: Le raisonnement philosophique n'est pas un développement logique sur des concepts définis, il s'interroge sur les relations entre les concepts mais aussi sur les concepts en eux-mêmes => La définition est une fin non un donné.

 

 

 

 

 

            C/ La conclusion:

 

1ère nécessité: Elle doit conclure, apporter une solution aux problèmes posés dans l'introduction.

 

Pour cela il faut:

 

- Reprendre les conclusions partielles : ce qui a été établi à la fin de chaque partie.

 

- Répondre à la question posée

 

1 conclusion peut ouvrir des horizons nouveaux mais ce n'est pas indispensable, et peut-être pas même souhaitable: Danger de hors sujet.