LA NATURE

(PLAN)

 

 

I STATUT DE L’IDEE DE NATURE

 

 A) Le fantasme de la nature comme modèle.

Nature = fantasme de protection, et moyen de condamnation du différent

1) Fantasme d’une normativité du monde physique

       

Fantasme de l’innocence et de la pureté de la nature : opposition au « pollué », surexploitation publicitaire, apparition de « médecines naturelles ».

·          Assimilation du naturel au bénéfique pour le vivant : " La nature traite tous les animaux abandonnés à ses soins avec une prédilection égale " 2ème Discour

·        Naïveté de cette représentation: Nietzsche : « imaginez l’indifférence même muée en puissance » Par delà le bien et le mal ( partie I §9)

 

 

 2) Nature normative sur le plan humain Considération d’un mode de vie « naturel »

- Opposé à un mode de vie sophistiqué

- Opposé à un comportement qui choque un modèle social établi (  Opposé au raffinement, à la décadence, à l’affectation )

 

 Bénéfice de l’idée de nature exploitée ainsi : permet de passer du « cela me déplait » à « il ne devrait pas en être ainsi ». Condamnation paradoxale cf. injonction paradoxale du « sois Naturel »

Conclusion partielle : Clément Rosset : « La Nature est une idée du désir, pas de la raison » Elle ne permet pas de comprendre, juste de satisfaire.

 

B)   La nature comme modèle politique

 

 1)      constat de l’exploitation de la nature comme modèle

- Ancienneté de l’axiologie : Discours sur « loi du plus fort » naturelle, et pervertie par l’homme : « Mais la nature elle-même, d'après moi, nous prouve qu'en bonne justice celui qui vaut plus doit l'emporter sur celui qui vaut moins » le Gorgias (483a)

- Exploitation du Darwinisme par une idéologie libérale : Discours sur la nécessité d’un état qui se limite à des fonctions régalienne pour que se joue, dans l’ordre économique, une régulation analogue à celle qui se joue dans la nature : seuls les plus adaptés survivent. «  L’égalité doit se limiter aux garanties juridiques, car l’inégalité et la sélection du plus apte, avec leur corollaire, l’inégalité économique, sont une loi de la nature » WG Summer ( disciple de Spencer 1883 )

 

 2) Invalidation Darwinienne de la sociobiologie

Le Spencérien retient la séléction et la mutation, non le comportement à avantage évolutif (entraide)

·        Avantage en terme d’invention

       

«  la sélection naturelle sélectionne la civilisation qui contrarie la sélection naturelle » Patrick Tort Darwin et la science de l’évolution.

 

 Transition : Tentative donc, de compréhension de la nature, non par elle-même, mais par rapport à un contraire qu’on pourrait déterminer : la culture

 

II OPPOSITION DE NATURE ET CULTURE

 

A)    Tentative de réduction de la culture à la nature

 

Physiologie :     Recherche de déterminisme dans pathologies humaines ou comportements (   homosexualité)                                                                                                                                            

Ethologie Cf. Lorenz et l’enthousiasme militant

Querelle du spécisme ( Stinger) : Ancienneté de la cause de la défense animale ( Rousseau) et question de Bentham : peuvent-ils souffrir ? Devient un anti-humanisme «  lorsqu’il s’agit des membres de notre espèce qui n’ont pas les caractéristiques normales d’un être humain, nous ne pouvons plus affirmer que leurs vies sont toujours à préférer à celles d’autres animaux. » Stinger La libération animale.

 

B)    Distinction

 

·        Immutabilité animale, diversité humaine

·        Transformation culturelle Transformation environnement ( Hegel ) Agriculture

« L'insuffisance même des moyens naturels dont dispose l'homme pour se défendre contre ses ennemis, contre le froid et la faim (...) acquiert la valeur d'un document préhistorique; c'est le congé définitif que l'instinct reçoit de l'intelligence." Bergson l'évolution créatrice.

·        Transformation de soi ( Tatouage etc)

  

·        Non accès à l’humanité de l’aculturé Lucien Malson remarque que les enfants sauvages sont incapables :

-       D’acquérir la station droite

-        D’accéder au langage

-        D’avoir une perception affinée ( ne reconnaissent pas le plat du relief, confondent les choses et leurs images )

-        D’avoir un appétit sexuel pour des partenaires de la même espèce

 

 

C) Equivocité plus qu’opposition

 

- Imbrication, Edgar Morin «  L'homme est un être culturel par nature parce qu'il est un être naturel par culture » Le paradigme perdu : la nature humaine

- Naturalité de la technique : Aristote et le lit.

- Technicité de tout ce que l’homme considère comme naturel dans son environnement ( une agriculture « naturelle » est un non sens).

- D’où la notion d’équivocité chez Merleau-Ponty : Même si ma colère est un phénomène naturel (endocrinien) les causes de la colère et ses manifestations sont, elles culturelles.

 

III L’IDEE DE NATURE HUMAINE OU DE CONDITION HUMAINE

 

A) La négation ethnocentrique

 

1) la confusion

Consiste à confondre ma culture et la culture, et à rejeter dans l’animalité ou l’infériorité tout ce qui est culturellement différent.

Cf. le barbare ou « le sauvage ». l : « On préfère rejeter dans la nature tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit." Lévi Strauss: Race et Histoire

Tendance très claire : « humain » se dit cheyenne en cheyenne etc.

 

2) Dénonciation de la confusion:

L'ethnocentrisme conclut du semblable à l'humain Erreur : « Posons donc que tout ce qui est universel chez l'homme relève de l'ordre de la nature et se caractérise par las spontanéité que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier. »   Lévi-Strauss: Les structures élémentaire de la parenté.

  Un seul universel culturel : la prohibition de l’inceste.

Pas de justification intellectuelle de l’ethnocentrisme, mais compréhension possible.

 

 

 B) Le racisme

 

1)  Caractéristiques

-          La croyance en la race ( détermination biologique

-            Croyance en une corrélation entre caractères physiques et caractères mentaux

-          L’affirmation d’une hiérarchie entre les races

-            Droit à une race d’en dominer une autre

-            Volonté de préservation de la mixité ( ou bâtardise)

 

 

 2) Origines du racisme

-          Les mythes culturels : mythe du « sang pur »

-          Lien idéologique entre origine et niveau social (cf. « la princesse au petit pois »)

-          Travail scientifique de classification

-          Travail idéologique du XIXème siècle. Théories de Gobineau, Vacher de Lapouge, etc. Les hommes étant d’inégale valeur en raison de leur appartenance naturelle à des races de valeur inégale, il convient par conséquent des les traiter de façon inégale.

 

C) L’affirmation possible d’une condition humaine universelle.

 

1) L’apport scientifique

Découverte du rhésus

Apport de la génétique

 2) L’approche philosophique

Le monde grec note déjà que tout homme est potentiellement humain à condition d’être éduqué

Le monde judéo chrétien pose une fraternité « affective » entre les hommes.

L’humanisme rationnel montre que toute moralité a pour condition la communauté des êtres raisonnables, et qu’il y a, comme le dit Sartre  une communauté de condition humaine. Montaigne, avant les connaissances scientifiques, avançait de façon certaine, par le seul bon sens  que " les hommes sont tous d'une même espèce" Les essais I, 14