LA CONSCIENCE 

PLAN pour S

 

 

La conscience est davantage une faculté qu’une idée ou une réalité.

Conséquence : Nécessité d’une description de la conscience.

2 Types de conscience : la conscience immédiate et la conscience réfléchie. Toutes deux sont des rapports du sujet à un objet. => Détermination de ce rapport.

Conséquences pour le sujet lui même lorsqu’il se veut objet de la réflexion.

 

I RAPPORT COMPLEXE DU SUJET A L'OBJET 

 

A) La construction de l'objet  

 

1)  l’objet présent.   

 

  •  Les sens « Les yeux humains ne peuvent percevoir les choses que par les formes de leur connaissance » Montaigne, Essais II, 12 
  • Les habitudes perceptives, le pari 
  • Le langage, qui détermine les distinctions que l'on peut effectuer
  • Les affects qui déterminent l'orientation de notre conscience, ce que l'on appelle notre attention Conclusion: Il n'y a pas d'objet pur.

 

 

2) Rapport à l’absence

  • L’imagination
  • La mémoire

 

B/ Tentative de séparation de la conscience et de ses objets : le doute 

  

Cf. 1ère méditation de Descartes

Doute volontaire, méthodique, radical , provisoire hyperbolique,  pas "raisonnable",   Discours de la méthode partie 3 « je pensais qu'il fallait [...] que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point après cela quelque chose [...] qui fut entièrement indubitable. »

  • " Je prenais garde que pendant que je voulais penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose"Descartes Discours de la méthode partie IV

 

 

II/   LA CONSCIENCE ET LE STATUT DU SUJET

 

A ) L'illusion de la substance. 

 

1) Paralogisme de Descartes 

  • Confusion cartésienne entre la conscience de soi et la connaissance de soi : Ce que Descartes admet quand il passe du «  je pense donc je suis » au « je suis une chose pensante » c’est l’identité et la permanence du sujet.
  •  identité du sujet est problématique

 

2) Le problème de l’identité du sujet.  

  • Elle est

nécessaire,admise par le sens commun: « j’ai changé »paradoxal.

  • Elle n’est  pas universelle: (Cf. rite de passage dans certaines tribus.) 
  • Elle n’est pas non plus constante " J’ai connu que notre nature n'était qu'un perpétuel changement, et je n'ai pas changé depuis, et si je changeais je confirmerais mon opinion". Pascal pensées", Br. 375
  • L'enfant qu'auparavant il ne faisait que se sentir et que maintenant il se pense. Kant dit que le "je" du "je pense" n'est pas le même que le "je" du "je suis".

 

3) confirmation par le sentiment.

 

"le temps guérit les douleurs et les querelles parce qu'on change, on n'est plus la même personne" Br 122

"On n'aime jamais une personne mais seulement des qualités". Pensées (323)

 

4) statut du sujet pensant 

Pas une personne, l’acte d’effectuer une synthèse dans une diversité: «  Ce n'est que parce que je puis saisir en une seule conscience le divers de ces représentations que je les nomme, toutes, mes représentations » Kant Critique de la raison pure, I, 1ère division  

 

B) Démonstration existentielle 

 

1) Dualité de l'esprit 

  • Pas de sujet pur. Husserl « toute conscience est conscience de quelque chose »
  •  Le sujet peut se prendre lui même pour objet conscience réfléchie,  Hegel. « L'homme, parce qu'il est esprit, a une double existence; Hegel Esthétique   Signe:« L’homme ne veut jamais rester tel que la nature l’a fait » Hegel Cf. maquillage tatouage etc.   Reconnaissance avec l’art
  • l'expression être soi devient verbe d'action beaucoup plus qu'un verbe d'état.

 

2) complexité du "je suis" 

«  L’être de la conscience ne coïncide pas avec lui même dans une adéquation plénière » Sartre,L’être et le néant

la connaissance de soi par soi ne peut être une connaissance objective. «  livré à ses seules ressources, l’effort réflexif vers le dédoublement aboutit à l’échec, je suis toujours ressaisi par moi » Sartre Exemple: La tristesse

Même chose avec la croyance «  la croyance est conscience de croyance ne saurait en aucun cas être pris pour un jugement d'identité » Sartre

 

3) La mauvaise foi 

 

4) La connaissance de soi

- L’introspection

- Autrui 

 

 

 

III LA VALEUR DE LA CONSCIENCE

 

A/ Grandeur et misère de l’homme

 

1) grandeur du discours sur le monde

- La conquête, non immédiate d'ailleurs, de la conscience dit Kant élève l'homme: elle en fait «  un être entièrement différent par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison. » Anthropologie du point de vue pragmatique

 

2) Lien entre conscience assumée et philosophie

 

3) Valeur de la conscience de soi

- Conscience de ses actes et de leurs conséquences, => responsabilité

: «  la connaissance de soi même consiste à savoir ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas ». Platon Charmide 167a

 

4) La misère de l’homme

La conscience peut cependant marquer également la misère de l'homme:

  • Elle fait de l'homme un être à part, "de trop" dirait Sartre, il n'a pas comme l'animal, le guide sûr de l'instinct. 
  •  «  C'est être misérable que de se connaître misérable; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable »

L'avantage est donc laissé à la grandeur:   « L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de al nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entrer s'arme pour l'écraser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien » Pascal Pensées 347

 

C/ L’ambiguïté de la conscience morale

 

:

«  votre jugement  « ceci est bien » a une genèse dans vos instincts (...), vos penchants et vos répugnances, vos expériences et vos inexpériences; « Comment ce jugement est-il né ? » C’est une question que vous devez vous poser, et, aussitôt après, celle-ci: «  qu’est-ce exactement qui me pousse à obéir à ce jugement ? » Car vous pouvez suivre son ordre comme un brave soldat qui entend la voix de son chef. Ou comme une femme qui aime celui qui commande. Ou encore comme un flatteur, un lâche qui a peur de son maître. Ou comme un imbécile qui écoute parce qu’il n’a rien à objecter. » Nietzsche,Le gai savoir, § 335